L'intelligence émotionnelle et la réussite scolaire
Préparer la transition aux études postsecondaires
Bonjour!
Tout d’abord, j’aimerais vous souhaiter une merveilleuse année 2022. J’espère que vous avez passé une belle période des fêtes, malgré la situation particulière. De mon côté, je souhaite poursuivre cette infolettre en 2022 et vous partager des résumés de lectures. Je vous donnerai également des nouvelles concernant mes projets.
D’ailleurs, à l’automne 2021, j’ai eu la chance d’écrire deux textes sur la douance sur le blogue ÉducoFamille, mené par ma collègue Audrey-Ann Deneault, PhD, postdoctorante à l’Université de Calgary. J’ai également participé à l’émission de radio Folie Douce afin de discuter de douance. Finalement, j’ai publié un article sur la double exceptionnalité autisme + douance dans le magazine Sur Le Spectre.
Sur ce, je vous laisse avec un résumé d’un article qui montre que l’intelligence émotionnelle est essentielle afin de favoriser la réussite scolaire des élèves ayant une douance intellectuelle.
Bonne semaine et au plaisir d’échanger avec vous,
Catherine
catherinecpaquet@protonmail.com
*****
Comment favoriser la réussite scolaire chez les jeunes ? Cette question primordiale a beaucoup été étudiée en lien avec les résultats scolaires et les habiletés cognitives. Pourtant, environ la moitié des élèves ayant une moyenne de plus de 90% au secondaire obtiennent un diplôme universitaire. L’intelligence émotionnelle pourrait expliquer ce phénomène. Ainsi, il est important de préparer les élèves à l’université en favorisant l’émergence de compétences émotionnelles comme la capacité à tisser des liens d’amitié et à développer de bonnes habiletés sociales.
L’intelligence émotionnelle et la réussite à l’université
Une étude menée par Parker et collègues (2017) a montré que l’intelligence émotionnelle est un facteur qui permet de prédire la complétion d’un baccalauréat chez les étudiants très performants au secondaire. Les étudiants qui ont gradué de l’université, 6 ans après leur admission, avaient des niveaux plus élevés d’intelligence émotionnelle interpersonnelle, de capacités d’adaptation et une meilleure gestion du stress que les étudiants doués qui n’ont pas terminé leur diplôme universitaire (décrocheurs).
L’intelligence émotionnelle interpersonnelle facilite les interactions avec les autres et inclut de bonnes habiletés sociales. Les capacités d’adaptation permettent d’identifier des problèmes dans l’environnement, mais également des solutions flexibles et adaptées aux diverses situations. La gestion du stress permet de travailler sous pression et de gérer des situations stressantes avec calme et productivité.
La transition entre le secondaire et l’université
La transition vers les études postsecondaires est particulièrement difficile et déterminante pour les jeunes adultes, car elle est typiquement associée à de grands changements. Au Québec, la situation est particulière avec les CÉGEPS, mais en général de nombreux jeunes vont déménager, soit quitter la maison familiale et ainsi acquérir beaucoup d’autonomie après leur graduation du secondaire. Cette transition est accompagnée de changements au niveau de leurs relations interpersonnelles, car les jeunes doivent se faire de nouveaux amis, collègues et naviguer leurs relations amoureuses. D’ailleurs, les difficultés à créer de nouvelles amitiés ou à vivre loin de sa famille et de ses amis figurent parmi les raisons expliquant l’abandon scolaire à l’université.
Méthodologie
L’équipe de recherche a recruté 3908 étudiants américains durant leur première semaine de cours à l’université. Tous ont passé un questionnaire mesurant l’intelligence émotionnelle (EQ-i:S) en 4 dimensions : interpersonnelle, intrapersonnelle, adaptabilité et gestion du stress. Parmi ces étudiants, 4,4% avaient été admis à l’université avec une moyenne de plus de 90% à la fin du secondaire. Ces derniers ont été considérés comme étant doués intellectuellement et forment l’échantillon final (n = 171 étudiants, dont 145 femmes et 26 hommes). Dans l’échantillon complet, les personnes douées étaient plus nombreuses à terminer leur baccalauréat (56.2% vs 43.2%), mais n’avaient pas des scores plus élevés d’intelligence émotionnelle.
Les limites de l’étude incluent le faible nombre d’hommes dans l’échantillon et l’identification de la douance intellectuelle (uniquement mesurée par la performance scolaire). Par contre, on doit souligner le devis longitudinal sur 6 ans et les sources d’information fiables (données incluant les moyennes GPA et le statut de diplomation obtenues directement auprès des universités).
Référence
Parker et al. (2017). Giftedness and academic success in college and university: Why emotional intelligence matters. Gifted Education International, 33(2), 183–194.